Cinq points de vente, une équipe de plus de 30 personnes et des centaines de milliers burgers vendus chaque année. Derrière ce succès ? César et son associé Grégoire : deux entrepreneurs fous de food qui adorent les gens - leurs clients, et leurs équipes. Si le développement personnel de leurs équipes et la transmission sont au cœur de leur management commun, c’est aussi cela qui a poussé César à prendre la casquette de Mentor Service Compris à Lille.
Retour sur son parcours inspirant d’entrepreneur et de mentor ⬇️
Hello César, peux-tu te présenter toi, et ton parcours entrepreneurial ?
César : Hello, je suis César, j’ai 38 ans, je suis marié et j’ai deux enfants. J’ai démarré dans l’entrepreneuriat il y a 10 ans par un food-truck avec mon associé et meilleur pote Grégoire Chaignaud. On s’est lancé à corps perdu dans ce métier, en sachant beaucoup de choses mais aussi en n’en sachant pas plein d’autres. Mais on l’a fait instinctivement, par envie d’entreprendre, par envie d’être libre, sans trop réfléchir à ce qu’on faisait. Mais on l’a fait.
Qu’est-ce qui vous a mené, Grégoire et toi, à entreprendre dans la food ?
César : Je suis un fou de food. Avant, je travaillais dans la publicité. Greg est un entrepreneur né qui travaillait dans la finance d’entreprise. Il était auditeur financier pour le groupe Mazars. On s’est lancé comme des fous sur un marché qui nous semblait amusant et à opportunités à l’époque : celui de la restauration rapide itinérante (food-truck).
Tous les deux issus de la reconversion, comment s’est passé le début de cette aventure ?
César : On a démarré. On a bossé. D’un projet instinctif, on a commencé à mûrir nous-même, et à mûrir avec ce projet. On a modélisé quelque chose de plus en plus précis. Cette marque s’est construite au fur et à mesure des années. Cette marque, elle est très ancrée dans ce qu’on est, c’est à dire : des fous de food qui adorent les gens. - C'est peut-être un peu naïf pour les uns, ou complètement niais pour d'autres, mais c'est sincère et très ancré. Tant pour nos clients que pour nos collaborateurs, notre signature "beef & love" en est l'illustration parfaite.
“C’est plus quelque chose que j’avais plus dans le sang que dans la tête.” - César Toulemonde, co-fondateur du Comptoir Volant et mentor Service Compris Lille
Vous avez commencé avec un foodtruck. Quelle a été la suite ?
César : On a continué à grandir : 1, 2, 3 food-trucks, une activité de traiteur (B2B), un restaurant dans le Vieux Lille et puis la maturité fait qu’on a précisé notre métier.
On a gommé certaines choses qui n’étaient plus essentielles, notamment la partie traiteur. On s’est aussi rendu compte que le marché des food-trucks n’était pas porteur, en France en tout cas et qui est compliqué à gérer sur le long terme, même si c’était génial hein !
On a choisi de faire de notre dernier food-truck l’emblème de la boîte, le totem, la raison de l’histoire. Mais aujourd’hui, on ne développe plus de food-trucks.
Entre-temps, on a revendu 2 des 3 camions, fermé l’activité de traiteur, et continué à se développer : à GrandScène et à La Friche dans un intervalle proche. Aujourd’hui, cela nous positionne avec 5 points de vente, 35 personnes dans les équipes et 300 000 burgers par an.
Aujourd’hui vous êtes des entrepreneurs lillois, tu es mentor Service Compris Lille. Alors nous avons une question simple : pourquoi Lille ?
César : Parce que Lille évidemment ! Le New York français ! Non plus sérieusement, parce qu’on vient de là tous les deux. Notre vie est là, nos familles sont là, la densité entrepreneuriale est là, l’énergie créatrice est là. Après Paris, il n’y a aucune région en France où il y a autant de créations d’entreprises. Il y a un tissu économique très dense dans lequel on était déjà bien imprégné et dans lequel aujourd’hui on est très bien imprégné. On est imbibé même !
“On nous a beaucoup aidés et on a beaucoup aidé” - César Toulemonde, co-fondateur du Comptoir Volant et mentor Service Compris Lille
À Lille, il y a un côté réseau que nous assumons. Ici on ne parle pas du nombre de contacts dans son téléphone mais bien du réseau comme capital. La ressource sociale est l’une des plus belles ressources quand on est entrepreneur. C’est toujours fait en sincérité avec ce qu’on a dans les tripes. On fait des rencontres, on se file des coups de main et ça c’est quelque chose qu’on a toujours cultivé. On nous a beaucoup aidés, on a beaucoup aidé.
Et vous avez des perspectives pour la suite ?
César : Oui ! Nous avons des perspectives de développement intéressantes cette année. On sait de façon certaine que 2024 sera une année où on ouvrira deux NOUVEAUX points de vente.
Quelle est ta faim d’entrepreneur ?
César : Après avoir été des bébés entrepreneurs, des adolescents entrepreneurs, nourris d’instinct, de bonnes idées, de plein d’énergie mais en n’était pas toujours forcément très structurés, aujourd’hui, en tout cas, on a structuré, modélisé et mis une vision dans ce qu’on fait. Ça fait de nous des entrepreneurs encore plus libres, parce que plus structurés.
“Il faut savoir qui tu veux être pour tes salariés. Je pense que si tu considères que le management, c’est juste échanger le facteur travail contre le facteur argent, tu vas te planter.” - César Toulemonde, co-fondateur du Comptoir Volant et mentor Service Compris Lille
On a une boîte qui, par essence, essaie d’abord de faire grandir son staff, plus sur leurs soft skills que sur leurs hard skills. Pour nous c’est plus important d’apprendre à des gens à développer un bon sens du relationnel, leur confiance en eux, travailler avec des gens qui sont fiables et organisés, plutôt qu’avoir des personnes qui savent parfaitement retourner un steak, porter un sac de buns, ou nettoyer une plancha. Même si c’est évidemment important, mais on essaie de transmettre beaucoup plus que ça.
Tu nous parles de transmission comme étant l’une des choses qui te pousse à faire ce que tu fais au quotidien. C’est aussi cela que tu as retrouvé dans ta mission de mentor Service Compris Lille ?
César : Oui exactement, c’est une de mes raisons d’être et c’est ce que j’ai retrouvé avec mon rôle de mentor Service Compris : le fait de transmettre, partager, défricher, de déminer, d’imaginer, de rassurer, de tempérer, d’encourager etc…
Charlotte, qui est aussi mentor Service Compris Lille nous a dit dans une interview que c’est suite à une discussion avec toi qu’elle a eu envie de devenir Mentor du programme Accélération. Tu es le premier maillon de la chaîne de Service Compris Lille. Comment se sont passés la rencontre et les débuts ?
César : La rencontre s’est faite grâce à Marianne de Grand Scène. Marianne, la cofondatrice et Directrice Générale de Grand Scène connaissait Romain - CEO de Service Compris et Mentor parisien -. Romain cherchait quelqu’un à Lille et Marianne lui a parlé de moi. Voilà ! Romain m’a appelé pendant les vacances, en plein mois d’août. Il me pitche le projet. Je ne comprends pas tout le modèle tout de suite, mais sur le job à faire, je pense pouvoir aider. Donc je lui ai dit “Ok vas-y on se rencontre si tu veux”.
Aujourd’hui, cela fait 4 sessions que tu es mentor Service Compris Lille. Peux-tu nous dire ce que c’est, pour toi, être mentor ?
César : Je reprendrais bien les verbes que j’ai cités tout à l’heure. Être un mentor c’est encadrer, structurer, rassurer, motiver, tempérer parfois, renseigner, mettre en relation, faire prendre du recul, rire et pleurer. J’ai déjà tout vécu avec des élèves mentorés ! Pour moi, on est beaucoup plus sur du soft que sur du hard. Évidemment on les accompagne sur les hard skills car il y a pas mal de choses que je sais faire. Et quand je ne sais pas, je les mets en contact avec des gens qui savent faire. Mais je ne suis pas là pour leur rédiger leur BP, leur écrire leur carte etc… En revanche, je peux essayer de les mettre dans la posture de l’entrepreneur. Je peux essayer d’optimiser leurs chances en ayant la bonne posture, en n’oubliant rien. Parce que de temps en temps ils sont focus sur A, B, ou C et mon rôle est de les alerter sur les choses qu’ils ont oubliées et qui sont importantes.
Quand tu es dans le tunnel de l’entrepreneuriat, surtout au début, tu es quand même dans une sacrée tempête. Les bonnes nouvelles sont beaucoup plus rares que les mauvaises. Donc il faut garder le fil dans tout ça. C’est pas mal d’avoir quelqu’un qui peut justement remettre de la lumière sur la cible à atteindre.
Tu as mentoré Hippolyte et Margot, qui on créé La Maison - Yvon et Fira, qui ont ouvert en septembre 2023 à Carnin. As-tu des exemples concrets où tu sens que tu les as vraiment aidés ?
César : Par exemple, ça n’a pas été simple dans la discussion avec leur bailleur. Ce n’est pas simple de discuter avec les Mairies. Je les ai aidés sur la forme à utiliser pour obtenir ce qu’ils voulaient obtenir. Parce qu’on sait très bien que ce type de négociation, quelque soit l’interlocuteur, la forme est encore plus importante que le fond.
🔎 L’interview C’est qui les patrons de Margot et Hippolyte, co-fondateurs de La Maison - Yvon et Fira.
Je les ai aussi aiguillés sur des aspects opérationnels et de mises en contacts. Par exemple, je les ai mis en relation avec une directrice artistique dont ils sont trop contents !
Tu nous disais plus haut que tu accordes une grande importance au développement personnel de tes équipes. Est-ce une valeur que tu essaies de transmettre à tes mentorés ?
César : Oui à fond ! Les recrutements à peine finis que je leur parle déjà de marque employeur. Il faut savoir qui tu veux être pour tes salariés. Je pense que si tu considères que le management, c’est juste échanger le facteur travail contre le facteur argent, tu vas te planter. Ça a toujours été comme ça mais particulièrement aujourd’hui.
J’engage mes mentorés à essayer de trouver ce qu’ils ont dans leurs tripes et donc ce qu’ils peuvent apporter à leurs collaborateurs. Il faut assaisonner son management de sel et de poivre. Pour moi, c’est le développement personnel de mes équipes, mais ça peut être le sport en entreprise, l’écologie ou tout un tas de choses. En tout cas, il faut assaisonner avec quelque chose qui compte, qui donne un sens aux jobs des gens. Il faut les rendre fiers de se lever le matin, et qu’ils y aient un intérêt personnel, qu’ils grandissent vraiment en tant qu’humain. S’il n’y a pas ça, pour moi il n’y a rien.
Est-ce que cette expérience de mentorat te nourrit au quotidien ?
César : Depuis quelques années, je me rends compte qu’en accompagnant des projets et en le faisant bien, ça devient quasiment un travail. Donc oui ça me fait grandir ! Par forcément en tant que restaurateur, même si ça me fait réfléchir, ou que ça contribue à me remettre en question. Ça me fait grandir en tant qu’accompagnant !
Et pour finir, est-ce qu’il y a un conseil que vous auriez aimé recevoir avec Grégoire quand vous vous êtes lancés ? Et un conseil que tu donnerais à quelqu’un qui aimerait se lancer ?
César : J’ai envie de leur dire d’écouter ceux qui leur disent que, même s’ils ne savent pas trop comment, ils pensent qu’ils vont réussir.
Et un dernier conseil que tu donnerais ?
César : Appelez moi !
Si toi aussi, tu veux te lancer à Lille
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