Fournir plus d'informations aux consommateurs et encourager une alimentation plus transparente, voilà la mission que s’est donnée la Ministre des PME en envisageant d'introduire de nouvelles règles pour les restaurants. D’ici 2025 au plus tard, les restaurateurs devront afficher sur leur carte les plats qui ne sont pas faits maison.
Pourquoi la question du fait maison est importante pour les consommateurs ? Quelles conséquences pour les restaurateurs, leur approvisionnement et leur manière de construire leur carte ? Est-ce une mesure suffisante pour favoriser la transparence ?
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1) Le “Fait Maison”, un premier pas vers une restauration plus transparente et plus éthique ?
Le label “Fait maison” est en vigueur en France depuis 2014. Ce label permet aux restaurateurs de notifier à leurs clients sur leur carte, l’ensemble des plats préparés et cuisinés sur place, avec des produits frais et bruts.
Cette mesure, qui représentait un premier pas pour la transparence auprès des consommateurs, a toutefois subi de vives critiques :
Facultatif pour les restaurateurs,
Des conditions pour afficher la notion de “Fait Maison” jugées insuffisantes,
Une absence de procédure de certification.
Malgré une volonté certaine d’assurer plus de transparence pour les consommateurs et d’éthique dans le monde de la restauration, les faits sont là : très peu d'établissements ont joué le jeu, faute de règles réellement contraignantes.
Le “Fait maison” n’étant pas forcément synonyme de qualité, d’écoresponsabilité ou de fraîcheur... D’après un récent article publié par notre partenaire Écotable, moins de 5% des restaurateurs de France Métropolitaine proposent une cuisine totalement faite maison.
Cette première initiative, datant de 2014 apparaît donc comme un premier pas vers plus de transparence mais est jugée encore insuffisante.
2) Un nouveau projet de loi pour aller plus loin d’ici 2025.
D’ici 2025 au plus tard, les restaurateurs devront afficher sur leur carte les plats qui ne sont pas faits maison : voici les premières pistes du projet de loi proposé par la Ministre des PME.
Cette nouvelle loi vise à imposer la mention obligatoire sur les plats qui ne sont pas "Faits maison", offrant ainsi une plus grande clarté aux clients.
3 arguments principaux sont évoqués :
Protéger l’artisanat français
Accentuer la transparence envers les consommateurs
Protéger la gastronomie française.
L'initiative reçoit généralement un accueil favorable de la part des restaurateurs qui s'efforcent de servir des plats de qualité préparés sur place et permettra donc de renforcer la confiance des consommateurs envers les établissements. Et surtout renverse les rôles : cela sera aux restaurateurs qui ne proposent pas de “Fait maison” de le signaler, et non l’inverse !
Une consultation approfondie avec les professionnels du secteur est prévue avant tout débat parlementaire. L’objectif ? Définir dans les détails ce qui sera sous-jacent au “non Fait maison” et les mécanismes de contrôle appropriés pour garantir que ces nouvelles règles soient respectées.
3. Un questionnement sur l’approvisionnement et la préparation qui va plus loin que le soucis de transparence
Alors que la transparence sur la préparation des plats est un premier pas important, il ne faut pas oublier d'aller au-delà du simple "fait maison". Il est également primordial de prendre en compte la provenance des ingrédients utilisés et de promouvoir une approche plus respectueuse de l'environnement. Cette démarche s'inscrit dans une tendance positive vers une alimentation plus responsable et durable, qui ne cesse de gagner en importance dans le choix du consommateur.
Les enjeux de la chaîne alimentaire et de l'approvisionnement des restaurants
Il est essentiel de comprendre que les choix d'approvisionnement des restaurants ont un impact considérable sur l'environnement, sur les économies locales, et sur la santé des consommateurs. Voici quelques enjeux clés à prendre en compte :
Impact environnemental : Le transport des ingrédients sur de longues distances génère des émissions de gaz à effet de serre. En favorisant les produits locaux et de saison, les restaurants peuvent contribuer à réduire leur empreinte carbone.
Économie locale : L'approvisionnement local soutient les agriculteurs et les producteurs régionaux, contribuant ainsi au dynamisme de l'économie locale. Cela permet de préserver les traditions et le patrimoine culinaire.
Qualité des produits : Les produits frais et locaux sont souvent de meilleure qualité, ce qui se traduit par des plats plus savoureux et sains pour les clients.
Responsabilité sociale : Travailler avec des fournisseurs locaux et éthiques favorise des relations commerciales équitables, garantissant une rémunération équitable des travailleurs.
Réduction du gaspillage : En optimisant l'approvisionnement en fonction des besoins réels, les restaurants peuvent réduire le gaspillage alimentaire et économiser de l'argent.
Promouvoir une chaîne d'approvisionnement plus transparente et respectueuse de l'environnement dans le secteur de la restauration va au-delà de la simple mention "fait maison" sur les cartes des restaurants. Cela implique de repenser l'ensemble de la démarche, depuis la sélection des fournisseurs jusqu'à la mise en place d'une carte de plats écoresponsables.
En ce sens, notre programme co-construit avec Écotable offre une approche complète pour aider les restaurateurs, ou futurs restaurateurs, à comprendre ces enjeux et à mettre en œuvre des pratiques plus durables dans leur établissement. Et ce programme propose aussi d’aborder ces démarches d’un point de vue économique : faire des économies, et maîtriser les coûts inhérents à une politique écoresponsable plus volontaire et visible au sein de son établissement.
👉 En savoir plus sur notre programme "Créer ou développer un restaurant écoresponsable”
En résumé, le nouveau projet de loi sur le "Fait Maison" pourrait être un pas important vers une restauration plus transparente en France. Cependant, il est impératif de bien délimiter les pratiques et le cahier des charges, et et de considérer très vite d'autres aspects de la transparence et de l’approvisionnement.
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