Cyrille et Romain ont transformé leur rêve de sandwichs gourmets en une réalité savoureuse. Comment ? En mettant en avant le terroir français et en s'entourant des meilleurs artisans.
Une aventure entrepreneuriale marquée par des rencontres inattendues, des leçons apprises, et la magie de faire de délicieux petits pains briochés maison. Découvrez l’histoire de deux entrepreneurs gourmands qui ont créé leur pépite.
Hello Cyrille & Romain, pouvez-vous vous présenter ?
Cyrille : Je m’appelle Cyrille, j’ai bientôt 45 ans. J'ai depuis une petite dizaine d'années une idée de concept de petits sandwichs que j’avais eu l'occasion de découvrir à Venise dans une petite échoppe. J’avais trouvé l’idée formidable de miniaturiser des sandwichs afin d’en prendre plusieurs et je me suis dit qu’un jour je lancerai une sandwicherie basée sur ce concept. Je ne voulais pas me lancer seul. J’ai donc cherché pendant longtemps quelqu’un qui répondait à mes besoins. J’ai posté beaucoup d’annonces et c’est quelques années plus tard que j’ai eu la chance de rencontrer Romain via une de ses annonces sur internet. On a rapidement échangé sur notre envie, ce qu'on avait envie de faire. Romain était comme moi. Il était très axé terroir français et avait envie de faire des sandwichs. Ça a matché, on s’est rencontré plusieurs fois pour exposer nos projets, explorer nos idées et finalement se lancer à deux.
Romain : Je me présente, Romain, j’ai 36 ans et ça fait maintenant 5 ans qu’on travaille sur ce projet avec Cyrille. Avant ça j’étais Chef de Produit Marketing. J’avais en tête de me lancer dans une aventure food, plus particulièrement la sandwicherie. C’est ce qui me semblait être le plus accessible pour quelqu’un ne venant pas du monde de la restauration. Faire des sandwichs c’est quand même plus simple que de faire des grands plats gastronomiques. Je cherchais également un associé et c’est Cyrille que j’ai trouvé sur internet. C’est marrant car on habitait à 10 minutes à pied l’un de l’autre, alors que les annonces publiées sont pour toute la France ! C’était quand même une coïncidence assez heureuse. Ça a vraiment facilité nos échanges pour mûrir le concept tous les deux. Lui avec son concept de petits sandwichs et moi avec mes idées de recettes salées et sucrées, on a concrétisé le projet ensemble rapidement avec l’aide ensuite de Service Compris.
Tous les deux issus d’une reconversion, votre passé professionnel vous a-t-il aidé ?
Cyrille : Pour moi, comme pour Romain ce projet est une reconversion. J’ai travaillé dans le marketing, le digital et la communication. J’ai aussi eu l’occasion de monter une boîte, il y a une bonne quinzaine d’années. Elle n’a pas fonctionné, mais ça m’a donné envie de m’associer car je sentais que je n’avais pas les armes pour monter ce projet seul. Il fallait vraiment que je trouve un associé compétent sur lequel je puisse compter, avec lequel ce serait plus facile de confronter, maturer les idées et avec lequel je mettrai à exécution un projet qui fonctionne tout en gardant le recul nécessaire pour assurer la pérennité du projet.
Romain : J’étais Chef de Projet Marketing. J’ai choisi de me reconvertir, non pas pour vivre une expérience entrepreneuriale, mais surtout pour changer d’univers et me consacrer à quelque chose qui me plaisait vraiment : la nourriture. Finalement mon expérience passée m’a servie en m’apportant énormément de rigueur. Créer son entreprise, c’est créer un projet. Quelque part, c’était déjà un peu mon métier. Notre background marketing digital nous a aidé à façonner ce concept et l'image de marque.
Comment décririez vous le concept des Petites Pépites ?
Cyrille : Les Petites Pépites c’est un projet de restauration basé sur une idée simple : faire des petits sandwichs avec le meilleur du terroir français. On peut remplacer un grand sandwich traditionnel par plusieurs petits, de façon à varier les plaisirs lors d’un même déjeuner. Plutôt que de mettre un jambon et un fromage très moyens, on va aller mettre de beaux produits à l’intérieur de façon à se différencier de ce qui se fait ailleurs.
Romain : Ce sont aussi de vraies recettes avec des sauces maison, de bons produits avec des fournisseurs de qualité. On travaille vraiment avec des artisans. Toutes nos sauces sont maison, les desserts et pâtisseries aussi. Les Petites Pépites ce n’est plus seulement les sandwichs mais c’est aussi tous les petits plaisirs à côté comme nos cookies et brownies qui plaisent énormément.
Vous nous parlez beaucoup du terroir français, à quel point est-ce important pour vous et comment sélectionnez vous vos fournisseurs ?
Cyrille : On a voulu garnir nos sandwichs de produits de terroirs pour la simple et bonne raison que c’est ce que l’on voulait retrouver dans ce qu’on mangeait. On avait fait le constat qu’on n’arrivait pas à trouver dans les sandwichs habituels des produits qui se différenciaient véritablement. C’est pour cela qu’on est allé chercher des artisans capables de nous sortir des bonnes terrines artisanales, des bons jambons aux herbes ou à la truffe, des bons poulets fermiers.
Romain : Cyrille et moi avons eu les mêmes habitudes pendant notre enfance. Nous avons grandi dans des familles où on aimait manger des bons produits d’artisans. C’est aussi ce qui a fait qu’on s’est retrouvés sur ce projet puisqu’on parlait le même langage. Aujourd’hui, nous travaillons avec des fournisseurs qui nous plaisent comme les charcuteries artisanales la Maison Delaye à Sceaux ou une autre basée à Brie-Comte-Robert qui fait des terrines qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Nos fromages de la ferme d’Alexandre sont de super qualité. C’est un ensemble de produits provenant de petits fournisseurs qui travaillent très bien et ça se ressent sur le goût, les clients s’en rendent compte également.
Cyrille : On a aussi fait le choix par exemple de ne pas vendre de Coca Cola pour aller sélectionner un petit artisan qui fabrique son propre Cola dans la Loire. C’est notre marque de fabrique.
Est-ce qu’on peut dire que grâce à ce projet vous avez fait de belles rencontres ?
Romain : Carrément ! On a mis quelques mois à monter ce projet. Pendants les travaux, on allait voir à plus d’une heure de Paris pour aller à la rencontre de certains artisans et pour aller goûter sur place. Et finalement on est assez fier, car on a mis longtemps à la carte un jambon que personne n’avait goûté à Paris avant : le jambon de Monsieur Culasse.
Cyrille : Une petite anecdote ! Quand on a rencontré pour la première fois monsieur Culasse, il était à peine 9h du matin. Il nous a accueilli à l’arrière de sa cuisine en commençant par nous offrir un café servi avec ses jambons et ses terrines. C’était une explosion de saveur ! On a halluciné sur la qualité des produits.
Vous nous avez beaucoup parlé de vos produits à l’intérieur des sandwichs, mais qu’en est-il de vos buns ?
Romain : Au départ on cherchait un fournisseur de pain pour nos petits sandwichs qui soit en phase avec nos attentes. On a tout essayé : du pain de mie, des baguettes, du pain de campagne, des petits buns mais les petits pains n’intéressaient personne car c’était trop compliqué à faire, personne ne voulait les faire pour nous, ou alors c’était très très cher. Avec nos testings on s’est rendu compte que pour notre concept, les gens préféraient les petits pains briochés. Notre mentor de Service Compris, Ludovic Dardenay, nous a demandé pourquoi ne pas les faire nous-mêmes ? On l’a regardé en lui disant qu’on n’était pas boulanger. Il nous a répondu que ça s’apprenait et que nos petits buns n’étaient pas ce qu’il y avait de plus compliqué en boulangerie. Il nous a dit qu’évidemment, cela reste un métier, mais que par rapport à la baguette tradition, c’était moins difficile. On s’est donc mis à s’essayer à faire des buns. C’était une catastrophe. Ils étaient soit trop durs, trop mous, pas bons, farineux mais finalement après la recommandation de Ludovic, on est allé à la rencontre d’un boulanger qui nous a formés et maintenant on sait les faire. Après 4 ans on est devenu des experts ! On les fait à deux mains et on en sort 300 en 1H30, facile !
Vous parlez de votre mentor mais comment avez-vous découvert Service Compris ?
Romain : J’ai découvert Service Compris un peu par hasard sur internet en cherchant comment structurer un projet entrepreneurial. Il y avait très peu de ressources dans la Food, et j’ai atterri en fouillant, sur la page de Service Compris. J’ai vu que la clôture des inscriptions pour le programme était le lendemain. J’ai tout de suite dit à Cyrille que j’avais trouvé un truc super et heureusement on avait déjà avancé sur le business plan ! On a pu réagir à temps. On a foncé sans se poser de questions car on savait qu’on avait besoin d’accompagnement.
“ L’accompagnement Service Compris a permis de lever la quantité de doutes qu’on avait sur à peu près tous les sujets : l’immobilier, le juridique, les réseaux, les fournisseurs, notre offre, l’écologie dans la food. Sur chaque sujet ils nous ont accompagnés et fait rencontrer les bonnes personnes pour solidifier l’ensemble de nos compétences.” - Cyrille Murard, cofondateur des Petites Pépites.
Comment s’est passée la relation avec votre mentor Ludovic ?
Romain : Ludovic, c’est le mentor parisien le plus proche de la boulangerie du groupe Vertigo et ça c’était une chance pour nous. C’est lui qui nous a soufflé à l’oreille de faire nos pains nous-mêmes. Il nous a vraiment encouragés, c’est grâce à lui qu’on s’est motivé. Il était là aussi dès qu’on avait une question, un doute ou un rendez-vous pour l’emplacement ou l’agencement du resto. Sur à peu près tous les sujets il a répondu présent.
Finalement Service Compris c’est aussi ce qui nous a permis de crédibiliser notre projet auprès des banques pour obtenir un prêt.
Avez-vous eu l’occasion de passer par certains de nos partenaires “Les Amis de Service Compris” ?
Cyrille : Service Compris nous a mis en relation avec un certain nombre de contacts, notamment avec notre avocat, notre coursier ou notre expert-comptable. Nous avons aussi eu des contacts de fournisseurs de produits alimentaires avec des prix avantageux.
Avez-vous vécu des choses auxquelles vous ne vous attendiez pas ?
Romain : Pour ma part j'avais clairement sous-estimé l’investissement physique et moral que représente un projet commerçant dans la food. La première année on était tous les deux cramés, on ne dormait pas beaucoup car on a ouvert en plein Covid. Tout était nouveau pour nous. On était que deux au départ pour tout faire de A à Z. J’ai perdu 7 kilos en 3 mois mais l’adrénaline quotidienne fait qu’on ne le sent pas passer.
Quelques années après, vous êtes toujours là, avec autant de passion. Quelle est votre faim d’entrepreneur ?
Cyrille : Je ne crois pas qu’on ait une soif entrepreneuriale comme peuvent l’avoir certains. Ce qui est sûr, c’est qu’on voulait avoir un autre mode de vie, être nos propres patrons en faisant ce qu’on avait envie de faire à travers un projet qui nous stimulait. Monter ma sandwicherie, c'était mon rêve.
Romain : Je pense que lorsqu’on a goûté à l’entrepreneuriat on a forcément envie de faire plus, de voir ce qu’on pourrait faire d’autres. J’ai envie de continuer de me professionnaliser et de proposer de nouvelles offres pour satisfaire nos clients tout simplement !
Avez-vous d’autres projets pour l’avenir ?
Cyrille : On a la chance que cela se passe bien et d’avoir de plus en plus de clients. Maintenant on peut s’essayer à voir au-delà. On réfléchit à la suite mais ce n’est pas une question facile car ça pourrait partir dans tous les sens. On a d’ailleurs bientôt rendez-vous avec notre mentor Ludovic pour voir comment on pourrait se développer, qu’il nous donne son avis et ses idées.
Romain : Naturellement le projet s’est très vite agrandi dans le sens où nous avons eu une demande forte des entreprises du quartier pour les fournir pour leurs réunions du midi. D'abord des petites puis des plus grandes avec de plus en plus de monde et aussi des cocktails le soir. Aujourd’hui on fait entre 10 et 15% de notre chiffre d'affaires en traiteur et on y voit un potentiel énorme car on a de plus en plus de demandes. Cependant on a une problématique de place dans notre local actuel mais c’est un axe de réflexion pour notre développement !
Avez-vous des conseils à transmettre aux futurs food-entrepreneurs ?
Cyrille : Je me souviens d’un conseil que nous avait donné Ludovic quand on désespérait à trouver notre local. Et bien il nous a dit de ne pas désespérer. C’est peut-être con mais ça a eu un véritable impact sur notre motivation ce qui nous a permis ensuite de trouver LA pépite qui cochait toutes les cases, un environnement de bureau qu’on recherchait, une belle surface de laboratoire et un espace de vente parfait côté rue. Ne lâchez pas !
Romain : Un bon conseil qu’on nous a donné avec notre architecte, c’est qu’il ne fallait vraiment pas négliger le parcours client. Ça paraît bête aussi, mais quand on a le nez dans le projet parfois on réfléchit plus à la production qu’au flux des clients, ça nous a permis de vraiment bien penser notre boutique.
Cyrille : D’un point de vue juridique il est important de bien gérer le statut d'associé, formaliser un pacte d’associé. C’est hyper important pour réguler les actions de chacun et mettre des garde-fous à tous les niveaux. C’est hyper important pour que tout se passe bien pour la suite.
Romain : Ne restez pas seuls. C’est tellement plus facile à plusieurs, quand on est entouré, de pouvoir recevoir des conseils, de pouvoir parler de son projet, de faire des rencontres et de pouvoir aboutir à un projet hypercool !
Cyrille : Pour bien se lancer, quitter son ancien job avec une rupture conventionnelle permet de bénéficier d’allocations pour éviter de se payer son salaire dès le démarrage du projet. C’est ce qui a largement contribué à nous offrir une sécurité de trésorerie qui est indispensable quand on monte un projet comme celui-là.
Toi aussi tu as un projet ? Tu as besoin d’être accompagné ?
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